J'ai enseigné les sciences et les
mathématiques au secondaire pendant une douzaine d'années avant de
prendre la décision d'aller plus loin et d'entreprendre cette
maîtrise. Au fond, je ne savais pas vraiment dans quoi j'embarquais.
Pendant trois ans (formation à temps partiel, à conjuguer avec la
vie de famille et la vie professionnelle), j'ai fait des cours de
pédagogie, de didactique, de conception de SAE (situation
d'apprentissage et d'évaluation). J'ai appris à décoder, puis à
maîtriser plusieurs outils de travail à distance. Je vis au Lac
Saint-Jean et j'étudie à l'université Sherbrooke en ligne, j'ai eu
une chargée de cours qui vivait au Viet Nam, une autre en Espagne,
j'ai fait équipe avec d'autres enseignants de Montréal, de Baie
Comeau, et plusieurs autres endroits. Des gens passionnés,
débrouillards et impliqués dans cette formation. J'ai aimé chaque
moment.
Mais au terme de ce chemin, il y a la
rédaction de l'essai de recherche. D'un seul coup, je me retrouve
seule avec moi-même. Ce n'est pas toujours évident.
J'ai choisi la création de matériel
pédagogique (mon activité préférée) qui utilisera les
technologies de l'information et de la communication (ma nouvelle
passion), le tout contextualisé dans la région du Saguenay Lac
Saint-Jean, selon le modèle de l'enseignement par projet.
Je fais le pari que mon travail peut
intéresser les jeunes du secondaire dans leurs cours de science,
sans que l'utilisation des outils informatiques ne soit un jeu, mais
bien un outil de travail.
Le premier projet s'intéresse à la
génétique, qui fait partie du programme de science et technologie
de la deuxième année du deuxième cycle du secondaire (quatrième
secondaire). Le contexte : CORAMH offre, dans le cadre d'un
projet pilote, des tests de dépistage gratuit des maladies
génétiques les plus présentes dans ma région. Certaines y sont
beaucoup plus présentes qu'ailleurs à cause de l'effet fondateur.
Renseignements supplémentaires ici. Les élèves seront appelés à
se familiariser avec les gènes récessifs et les gènes dominants, à
expliquer comment un couple dont les deux membres sont porteurs du
gène défectueux peut donner naissance à un enfant sain, entre
autres questions. Ils seront également amenés à prendre position
sur les enjeux sociaux sous-entendus. Un assuré est dans
l'obligation de dévoiler à sa compagnie d'assurance les tests
génétiques qu'il subit : qu'en feront les compagnies
d'assurance? Au-delà du « classement » des individus,
plusieurs questions liées au droit à la vie des enfants à naître
peuvent se poser. Également, le déclin et l'arrêt possible de la
recherche : si les enfants à naître malades sont détectés
avant la naissance, plusieurs parents feront possiblement le choix
d'un avortement. Par diminution de la demande, la recherche diminuera
également...
Le second projet s'intéresse à
l'implantation d'un parc éolien par la coopérative Val-Éo à
Saint-Gédéon. On examinera les transformations de l'énergie et
l'acceptabilité sociale d'un tel projet.
Voilà. J'en suis à la moitié
environ.
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